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Equateur
Shiripuno - Misahualli




Région, ville la plus proche : Amazonie - Tena (Shiripuno est à 25 km à l’Est de Tena)
Auteur et dernière mise à jour : Maxime Le Texier, juillet 2011


Si vous êtes en Equateur, passez quelques jours dans la communauté de Shiripuno, située à proximité de Tena (Misahualli). Son cadre préservé en fait un véritable petit paradis naturel où se mêlent les rires des femmes qui passent la journée à travailler dans le village touristique communautaire et ceux des enfants qui, pendant les vacances, jouent dans les allées ou au bord du Rio Napo. Vous pouvez simplement vouloir profiter du cadre naturel et enchanteur de la forêt amazonienne dans lequel sont intégrées les cabanas où vous serez hébergés. Vous pourrez blaguer et rire avec les femmes, découvrir les coutumes des Quichuas d’Amazonie, ou alors partir explorer la forêt, plusieurs jours en pirogue avec Teo, ou d’autres guides de la communauté…
Un séjour à Shiripuno, c’est vivre au plus près de la nature, avec le chant des insectes et de la rivière Napo!


La communauté de Shiripuno est située en bordure du Rio Napo, à trois minutes en pirogue ou 20 minutes à pied de Misahualli. Le site touristique, complètement intégré dans son environnement naturel, géré par la communauté se trouve sur un hectare et quelques de nature préservée, terrain offert à la communauté par Teodoro Rivadeneyra, son premier président. Au milieu d’une magnifique végétation amazonienne, vous dormirez, bercé par le chant de la rivière, dans un hébergement en cabanes de bambous et feuilles de palmiers, avec toilettes et douches écologiques (eau prélevée dans le Rio Napo et graisses récupérées, des toilettes sèches restent disponibles dans les cabanes “matrimoniales”). Vous mangerez des repas locaux, à base de produits frais du village ou des environs proches (poisson - tilapia, poulet, riz, manioc, fruits et légumes…) et profiterez de votre séjour pour partager avec les membres de la communauté (l’association des femmes et les guides de Shiripuno) afin de prendre connaissance du mode de vie des Quichuas d’Amazonie. Les revenus dégagés ont déjà permis de créer deux emplois permettant de limiter l’exode vers Tena, toujours synonyme de déracinement et d’appauvrissement, de financer l’école et la garderie et un fonds de santé.


Le Quechua (ou Quichua) est l’une des langues les plus parlées au Pérou, en Equateur et en Bolivie. A l’origine, langue d’un petit peuple du sud du Pérou, son usage s’est répandu au moment de l’expansion de l’empire Inca en en devenant la langue officielle. Cette domination du Quechua fut encore accentuée par son utilisation par les missionnaires espagnols venus convertir au christianisme les peuples colonisés.
La culture Quechua résulte d’un mélange entre les héritages des cultures pré-incas (Cañari par exemple) des différents peuples conquis par les Incas (la conquête de la partie correspondant à l’Equateur par les incas se fait entre 1463 et 1471 par Tupac Yupanqui, fils de l’empereur Pachacuti Yupanqui) et les apports Incas, notamment en termes d’organisation sociale, d’architecture, de mécanique,…Il en résulte aujourd’hui une grande variété de cultures selon les pays et les régions, issues à la fois d’un mélange entre les coutumes précédant les Incas, l’apport Inca, l’apport espagnol et européen et l’influence d’Amérique du nord.
En Equateur, les locuteurs Quichuas sont les plus nombreux de tous les autochtones (environ 50% des 3 millions d’autochtones). Ils sont 5000 en Amazonie et la communauté de Shiripuno en fait partie.


Vous pourrez partager avec les habitants de la communauté : musique et danses locales, pêche à l’ataraya, chasse traditionnelle (sarbacane et pièges), préparation des repas, technique des chercheurs d’or, légendes de la pierre sacrée, préparation de la chicha et du chocolat, promenades dans les environs du village(plantations de cacao, yuca et manioc), visites de l’école et de la garderie, du jardin botanique, chamanisme (Petronio, le shaman du village est un des chamans les plus respectés d'Equateur) de la ferme communautaire, des plantations de cacao, bananes et manioc, apprentissage de l’artisanat local, promenade nocturne pour aller voir la mare aux caïmans. Selon votre choix, vous pourrez aussi partir en excursion pour plusieurs jours dans la forêt amazonienne avec l’Agence Teorumi, basée de Misahualli et ses guides indigènes natifs de la communauté (titulaires des brevets de guides diplômés d’état) : Teodoro Rivadeneyra, biologiste spécialisé en serpents venimeux et en plantes médicinales, assisté par Jhonny, Leopoldo, Arnulfo, Nelson et Alfredo. Selon les souhaits du groupe : descentes de fleuves en radeau de balsa ou en canot à moteur, marches de jour et de nuit dans la forêt, découverte de la faune et de la flore, hébergements en cabanes ou bivouacs, chasse et pêche, baignade en rivière ou sous les cascades …
Et puis pourquoi ne pas aussi programmer quelques journées de farniente dans votre cabane à bouquiner dans un hamac, bercés par les chants des oiseaux et les petits bruits de la forêt, avant ou après la grande excursion…


En septembre 2005, confrontée à la nécessité de garantir de meilleures études à leurs enfants et de leur fournir une meilleure alimentation d’une part, et aux faibles ressources économiques générées par l’agriculture d’autre part, la Communauté de Shiripuno, sous l’impulsion du groupe de femmes, a sollicité l’appui d’une volontaire afin de la soutenir dans la commercialisation de son artisanat. C’est ainsi qu’intervint Amélie, étudiante française en gestion de projet et de solidarité internationale. Ensemble, les femmes de la communauté ont alors fondé l’Association AMUKISHMI («Association de Femmes Kichwa de Shiripuno Misahualli»).
Grâce à leur programme de valorisation de la culture Quichua et d’amélioration des conditions de vie des habitants dans les domaines de la santé et de l’éducation, et par le biais de cours d’alphabétisation, les femmes de Shiripuno ont gagné une reconnaissance de leurs savoirs et savoir-faire et de leur statut de femmes et de mères, notamment de la part des hommes de la communauté !!!
Les premières actions ont été d’organiser l’école et la garderie pour les petits, puis de construire une maison d’artisanat où les femmes se retrouvent chaque jour et où elles élaborent leurs produits à base d’éléments naturels : cordes, graines, argile, teintures naturelles…
Les visiteurs venant de plus en plus nombreux au sein de la communauté, les femmes, toujours plus sollicitées pour des représentations de danses et de musique, ont alors choisi de développer un tourisme culturel et écologique en restituant la vie des indigènes d’autrefois dans un environnement propice, situé à 500 mètres de leurs habitations privées. C’est ainsi que grâce à l’appui financier des associations françaises Planète Cœur et Coup de mains, le soutien technique d’Amélie Leman, et la participation de tous les habitants de la communauté, l’Association Amukishmi a entrepris la réalisation du projet éco touristique en construisant la maison d’artisanat, des cabanes pour l’hébergement et en développant le jardin botanique.
Les adultes de la communauté se réunissent chaque mois afin que chacun puisse exprimer ses idées et trouver ainsi des perspectives communes pour l’évolution du projet et la répartition des bénéfices. Pour l’instant, l’activité d’hébergement et de restauration permet de payer deux salaires (rotation parmi les femmes). Par contre, les rentrées financières des animations réalisées par les femmes pour les visiteurs, permettent d’abonder un fonds de santé (80% des rentrées), et de contribuer aux achats de fournitures pour l’école (10%) et pour la garderie (10%). Aujourd’hui le village de Shiripuno accueille autant de visiteurs nationaux qu’internationaux, ce qui fait la richesse de ce lieu rempli d’échanges interculturels. Les bienfaits du projet sont nombreux, les hommes étant devenus fiers de leur femme dont le travail est reconnu par les visiteurs, les habitants de la communauté ont retrouvé identité et fierté, mis à mal par des siècles d’exploitation, et toutes deux sont source d’espoir et de bonheur dans les familles.


Partagé entre tradition et modernité, le village de Shiripuno est confronté à une situation enivrante : « traditions » car la langue Quichua est parlée par tous, mais employée quotidiennement seulement par les plus âgés, qui connaissent tous les secrets des plantes médicinales et ceux d’une vie saine proche de la nature ; « modernité » car suite à la mise en œuvre de différents projets de développement, Shiripuno dispose désormais d’un accès routier et de l’électricité, et ces 2 facteurs sont amplifiés par la proximité de la ville de Tena (25 km : 3 minutes en pirogue + 40 minutes de bus), et est soumise à la propagande télévisée, etc... Sous cette influence, apparaissent de nouveaux besoins, éloignés des besoins vitaux naturels ! Le principal risque social est l’attrait de la vie urbaine, l’abandon de l’agriculture et l’exode vers la ville, qui le plus souvent se traduit par la pauvreté.
Dans ce contexte, et devant la nécessité de subvenir aux besoins éducatifs, alimentaires et médicaux de leurs enfants - et non seulement aux besoins secondaires de consommation - la communauté a initié son projet de tourisme communautaire en débutant par la commercialisation de l’artisanat, qui s’est depuis 2005 étendu jusqu’au projet actuel.
Les membres de la communauté ont choisi ce projet touristique non seulement parce qu’il représente une source de revenus supplémentaire, afin d’améliorer la santé et l’alimentation des familles mais aussi parce qu’il permet de valoriser leur culture locale, aux niveaux architecturel, culinaire, vestimentaire, alimentaire, agricole, artisanal, et culturel. Ce projet est donc pour les indigènes de la communauté un moyen de:

  • parvenir à leurs fins grâce au travail et à l’investissement personnels des habitants,
  • réussir un projet de développement dirigé par un groupe indigène selon leur organisation communautaire et ainsi de faire respecter leur travail et leur culture pour diminuer la discrimination,
  • valoriser les atouts de chacun en un projet commun,
  • faire prendre conscience tant aux habitants qu’aux visiteurs de la richesse des savoirs et savoir-faire en relation avec la nature, promoteurs d’un mode de vie sain et écologique.

La communauté est aujourd'hui à la croisée des chemins et l'on voit la difficulté d'être touché de plein fouet par l'accès à la modernité (alcool, télévision, téléphone). La gestion des déchets est par exemple difficile à inculquer. Si les déchets sont triés dans le village touristique, les déchets sont abandonnés par terre dans la communauté, celle-ci dissociant les pratiques “pour les touristes” des siennes.
De plus, l'accueil de plus en plus massif de touristes (hébergement accru de 20 à 32 lits) rend le contact très “commercial', les femmes étant maintenant totalement habituées à la présence permanente des touristes. La mention de Shiripuno dans le guide du Routard depuis 2010 va certainement amplifier cette attitude.


Une partie des fonds générés par le projet est donc affectée à l’école pour l’achat de matériel scolaire. La garderie bénéficie aussi du projet pour l’achat de matériel ludique et éducatif, et un fond de santé existe en cas de maladie ou d’une urgence médicale pour l’un des membres du village.
De plus, le village accueille fréquemment des volontaires pour des cours de soutien scolaire, de langues (anglais, français), d'informatique ou la participation à des travaux de construction/agriculture avec notamment un partenariat avec l'association française Jeunesse et Reconstruction et le service national belge
Le village travaille conjointement avec le dispensaire de santé de Misahualli, grâce auquel les habitants reçoivent des formations sur la nutrition, les maladies infantiles, les vaccins et les soins appropriés, des compléments alimentaires pour les enfants jusqu’à 5 ans et pour les mamans enceintes et qui allaitent.
Aussi, grâce au partenariat entre le Ministère du travail équatorien et le SECAP (Service Equatorien de Formation Professionnelle), le village de Shiripuno a reçu divers formations telles que: perfectionnement en artisanat, danse Quichua, couture, guide touristique, cuisine…
Le village s’est débrouillé pour obtenir des services de l’Etat le financement d’une ferme communautaire qui permet de fournir la nourriture des repas de midi pour l’école et la garderie.


Le service d’hébergement proposé par la communauté comprend l’essentiel en termes de confort : douches, toilettes, lits doubles, moustiquaires, draps et couvertures. Selon vos préférences, vous pourrez choisir entre des cabanes privées ou des chambres pour 2 personnes ou plus dans une grande cabane collective. La capacité d’accueil est au total de 32 personnes (3 chambres de 3, une de 5, 3 de 5 et une de 4 et 2 de 2 + 2 cabanes particulières). Toutes les chambres et cabanes sont équipées d’une terrasse avec hamac et le restaurant typique est à votre disposition sur les rives du Rio Napo. Le midi vous sont proposés les délicieux plats traditionnels: maitos de poisson ou poulet (cuisinés à la braise dans des feuilles de palmiers), thé de guayusa ou chicha et fruits.
Le restaurant propose également des petits-déjeuners continentaux et un menu pour les dîners.


Les habitants de Shiripuno accueillent avec plaisir les personnes qui souhaitent participer aux projets de développement dans les domaines de l’éducation, la santé ou l’agriculture ! Pour les aider, contactez la communauté afin d’échanger sur vos choix, sur ses disponibilités et pour que vous prépariez ensemble le projet, conjointement avec les personnes concernées.


Les cabanes en bambous et feuilles de palmiers s'insèrent avec harmonie dans la luxuriante végétation environnante. Le site est équipé de douches filtrées et de toilettes sèches ou à eau, L’urine est conduite par un tuyau percé jusque dans les plantations qui en petite quantité sert également d’engrais végétal et après chaque utilisation, les excréments sont recouverts de sciure de bois qui participe à la décomposition et forme un engrais d’une grande qualité.


L'eau est captée d’une source dans les environs de la communauté ou dans le Rio, les eaux usées sont rejetées dans la nature, c’est pourquoi il vous est proposé d’utiliser des savons naturels fabriqués par une Association de femmes des environs de Tena.


Pas d’électricité pour l’instant dans l’installation écotouristique bien qu’elle soit présente à 500 mètres de là dans les maisons des habitants de la communauté (il est question d’installer un panneau solaire pour la cuisine quand les fonds le permettront). Et les bougies, c’est tellement plus beau.


Les déchets sont triés par l’équipe en charge du campement : les papiers et cartons sont brulés, les déchets végétaux sont transformés en engrais végétal pour les cultures et les plastiques sont transportés jusqu’au village de Shiripuno puis transportés à Tena par le service de la Municipalité. Mais le mode de vie à Shiripuno ne produit que peu de déchets polluants car il est basé presque uniquement des produits venant de la nature.


A Shiripuno, un seul petit inconvénient, les « arinillas », ces petits moucherons gloutons qui ne portent aucune maladie, mais qui provoquent des démangeaisons frénétiques ! Alors il est préférable de porter des vêtements longs, et de prévoir un répulsif jusqu’à ce que Shiripuno ait élaboré le sien à base des plantes locales…la solution adoptée par les habitants est de ne pas se gratter et cela passe tout seul mais si l’on commence, alors plus moyen de s’arrêter (et cela peut devenir infectieux - certains finissent par devoir utiliser un antibiotique à application locale donc tenez-vous!). Pas de cas de paludisme depuis de nombreuses années, et les cabanes sont équipées de moustiquaires !
Au point de vue climat, il fait souvent beau : grand ciel bleu et chaud soleil, mais aussi beaucoup d’ombre pour ne pas en souffrir trop. Il pleut souvent, même si cela dure rarement longtemps. Il est donc préférable d’emporter un pancho de pluie.
N’hésitez surtout pas à contacter la communauté par mail (en français, en castillan ou en anglais) pour plus de renseignements ou de questions.


Pour venir à Shiripuno :
- Depuis Quito au Nord, ou Baños et Puyo au Sud, prendre un bus jusqu’à Tena (bus toutes les heures),
- Au terminal de bus de Tena, deux compagnies assurent les liaisons jusqu’à Misahualli, terminus de la ligne (40 minutes): bus toutes les heures de 5h du matin à 19h du soir. Le trajet coûte entre 0,60$ et 1$ jusqu’à Misahualli,
- Arrivé à Misahualli - petit village – passez voir Amélie et Teo à l’agence (demander l’agence Teorumi) ou si vous voulez rejoindre directement la communauté, allez sur la plage au confluent du Rio Napo et du Rio Misahualli et demandez à un piroguier qu’il vous emmène jusqu’aux « cabañas de Shiripuno : 5 minutes de traversée, 1$ par personne.
- depuis la plage de Shiripuno, prendre à gauche et suivre le fléchage : 3 petites minutes de marche jusqu’aux cabanes sur un beau chemin de pierres ornés de fleurs magnifiques !
-si vous en avez l’opportunité, n’hésitez pas à prévenir la communauté de votre arrivée, elle sera d’autant plus prête à vous accueillir !


  • 7$ par personne la nuit ,
  • 3 $ les petits-déjeuner, déjeuners ou dîners (possibilité de plats à la carte),
  • A partir de 5$ par personne la demi-journée avec les femmes selon les types d’activités,
  • 10$ /groupe avec un guide de la communauté pour participer à la chasse, pêche, recherche d’or…,
  • de 30$ à 50$ par jour et par personne pour les excursions en pirogue de 1 à 30 jours,

La plupart des gens font une journée dans la communauté avec une femme du village qui inclut marche dans les plantations le matin, déjeuner traditionnel, artisanat, activité de chercheur d'or et fabrication du chocolat l'après-midi pour 25 dollars pour le groupe


Plus d’informations: http://shiripuno.free.fr
Vous pouvez écrire en français, espagnol ou anglais :
E-mail de la communauté de Shiripuno: allikausay@yahoo.es
E-mail de l’agence TEORUMI: teorumiagenciadeviajes@yahoo.es
Téléphone dans l'agence TEORUMI : 00 593 (0) 62890313
Adresse postale:
Correo Central Tena, Teodoro Rivadeneyra, Tena-Napo, Amazonia - Ecuador