Les "cartons rouges" au tourisme Le réseau Campagnes d'action
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Les "cartons rouges" au tourisme



 
  BIRMANIE: Et si on voyageait intelligent?
 
Et si on voyageait intelligent?

Contribution de l'association Info-birmanie - www.info-birmanie.org

La Birmanie est le seul pays au monde où le développement touristique soit aussi directement lié aux violations des droits de l'homme les plus graves. Fondé sur le travail forcé, le tourisme ne bénéficie en rien à la population birmane.

Les aéroports aseptisés, les centres commerciaux modernes et les séjours proposés par les voyagistes procurent l'illusion d'un pays stable et prospère. Le développement du tourisme permet de cacher la vérité sur le régime actuel, l'un des plus répressifs au monde . Derrière ces décors factices, la junte poursuit sa stratégie de terreur : réquisition de travailleurs forcés, exécutions sommaires, viols, arrestations et destructions de biens.

Déplacements de populations :
> Le développement du secteur touristique en Birmanie a donné lieu à de nombreuses violations des droits de l'homme telles que les déplacements de populations et le travail forcé. Bagan, « la ville aux 2000 temples », en est un exemple probant. En 1990, 5200 Birmans y vivant depuis des générations ont reçu l’ordre de partir, et ont été forcés de s’installer sur une terre aride dépourvue de toute infrastructure. Ceux qui osèrent protester furent incarcérés pendant quatre mois.

Travail forcé :
> En parallèle de l’exode contraint de leurs terres d’origine, de nombreux hommes, femmes et enfants ont été forcés à travailler sur les routes, les chemins de fer et les projets touristiques dans les pires conditions. La réquisition massive de travailleurs est une habitude du régime militaire birman. En 1994, environ 20000 civils, aux côtés d’autant de détenus enchainés, ont été forcés à creuser à la main les douves du Palais de Mandalay. Il existe des milliers de témoignages du dur labeur infligé à la population birmane : construction de routes, d’aéroports, et d’infrastructures…

Enrichissement du régime militaire :
> Enfin, le développement du secteur touristique a permis l'enrichissement des membres du régime birman, justement responsables de ces violations des droits de l'homme. En effet, en termes d’investissement direct à l’étranger, le tourisme est un des secteurs les plus lucratifs pour la Birmanie et les revenus du tourisme profitent en premier lieu à une élite proche du pouvoir, bien qu'il soit difficile d'évaluer précisément le pourcentage des recettes qui leur revient. C'est d'ailleurs ce que rappelle le parti d'Aung San Suu Kyi dans sa déclaration sur le tourisme de 2011: « Une partie importante des plus grandes entreprises touristiques appartient aux familles des membres du gouvernement et à leurs proches. »

La LND : de la politique du boycott à la promotion d’un tourisme responsable :
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Cette nouvelle déclaration marque un tournant du positionnement du parti démocratique puisqu’elle met fin à la politique de boycott du tourisme en Birmanie demandé par la LND au moment de la campagne « Visit Myanmar Year » en 1996. Elle en rappelle cependant les raisons, revenant sur les déplacements de populations et les cas de travail forcé liés au développement du tourisme dans le pays et précise que la situation des droits de l’homme ne s’est pas améliorée depuis.

> Dans ce communiqué, la LND insiste également sur le fait que ces violations des droits de l’homme « ne peuvent être éradiqués que par la mise en place de politiques appropriées, et non pas comme certains l’espèrent, par l’afflux de visiteurs étrangers».
Cependant, conscient des difficultés économiques dans lesquelles se trouve la population du pays, le parti démocratique voudrait voir l’essor de l’industrie touristique contribuer au développement économique du pays et à l’amélioration des conditions de vie de la population.

> La LND prône ainsi le développement d’un tourisme responsable et indépendant, tout en mettant en garde contre les dérives d’un tourisme peu éclairé, pouvant nuire aussi bien aux populations locales qu’à l’environnement.
Enfin, la LND invite les touristes à pratiquer une « discrimination positive » en faveur d’entreprises sans lien avec le régime et œuvrant pour la promotion de l’artisanat traditionnel et la préservation de l’environnement.
Pour lire cette déclaration :
http://www.info-birmanie.org/web/images/stories/Dclaration_LND_tourisme_mai_2011.pdf

Pour aider ceux désireux de concevoir leur voyage en ce sens, Info Birmanie a rédigé un rapport sur le tourisme en Birmanie. Outre une explication sur le lien entre développement du secteur touristique et violations des droits de l’homme, celui-ci offre une liste des compagnies aériennes et hôtelières à éviter, du fait de leurs liens étroits avec le régime militaire et ses proches. Des cartes des zones ouvertes sont également présentées, afin d’aider les potentiels voyageurs à mieux se repérer.

Vous pouvez télécharger ce rapport en cliquant sur ce lien :
http://www.info-birmanie.org/web/images/stories/Rapport_Tourisme_25.10.11WEB2.pdf
Ou en commander une version papier sur la boutique en ligne d’Info Birmanie :
http://www.info-birmanie.org/web/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=3&Itemid=9

Pour plus d'informations sur la Birmanie , consultez le site internet de l'association Info-Birmanie : www.info-birmanie.org

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