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Une nouvelle façon de voyager



  L'écotourisme solidaire - le tourisme solidaire et les Français
 

Une analyse de Stéphane Gignon à partir des résultats de l'enquête menée en mars 2005 par l'UNAT
Depuis quelques années les réflexions autour du développement de l'économie mondiale, de la répartition des richesses et des ressources, de l'équilibre entre le Nord et le Sud, se multiplient. De quelle manière au quotidien tout citoyen peut-il contribuer à modifier ces relations ? Comment le tourisme peut-il créer un lien de solidarité. Dans ce contexte, s'insèrent aussi les préoccupations autour d'un tourisme «différent», prenant en compte les droits des populations hôtes à maîtriser leur développement et à bénéficier en premier des recettes de cette activité économique. Les mots pour définir ces formes de tourisme sont extrêmement nombreux. Dans le cadre de cette étude, nous utilisons l'expression tourisme solidaire.

Le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme « alternatif ».
> qui mettent au centre du voyage l'homme et la rencontre.
> qui s'inscrivent dans une logique de développement durable des territoires. L'implication des populations locales ainsi qu'une répartition équitable des ressources générées dans les différentes phases du projet touristique.
> qui respectent la dignité humaine, les cultures et la nature.

Plusieurs études indiquent que les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux questions «éthiques» et attendent des entreprises qu'elles prennent en compte certains problèmes de société dans l'exercice de leur activité.

> Déjà en 1999 neuf clients sur dix se disaient disposés à privilégier les produits qui démontrent une action citoyenne.

> En 2001, les voyageurs ne se sentaient pas directement responsables des effets pervers du tourisme. Le touriste plaide résolument « non coupable » en matière de dégradation de l'environnement ou des cultures locales… et en reporte volontiers la faute sur les gouvernements et les opérateurs touristiques. Il plaide d'autant plus son innocence que le temps des vacances est un temps précieux, pendant lequel il n'a pas envie d'entendre parler de problèmes.

> Nous savons qu'actuellement ces formes de tourisme (au-delà de différentes dénominations tourisme solidaire, responsable, équitable, etc….) représentent une part de marché très réduite en France. L'Union Nationale des Associations Tourisme (UNAT), qui a regroupé avant la création d'ATES (Association pour un Tourisme Equitable et Solidaire), une vingtaine d'associations de voyages spécialisées dans le tourisme solidaire, estime le nombre actuel de voyageurs de tourisme solidaire à environ 3 000 par an. L'association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), qui regroupe une dizaine de TO et agences de voyages estime le nombre de voyageurs de tourisme responsable à environ 100 000 par an.

> Sachant que, selon les statistiques officielles de la Direction du Tourisme en 2003, «10,1 millions d'individus ont effectué au moins un voyage à l'étranger», nous constatons que le secteur qui intéresse cette étude représente 1 % du marché des voyages à l'étranger.

Quelles sont les modalités à travers lesquelles les personnes intéressées ont accès à l'information ? Quelle image ont-elles de ces formes de tourisme ? Quelles sont les véritables attentes de ceux qui s'intéressent à ce type de voyage? Et enfin quels sont les freins qui empêcheraient le passage à l'acte d'achat et quels sont les facteurs qui pourraient le faciliter?

> 30% des personnes déclarent spontanément «avoir entendu parler du tourisme solidaire, tourisme équitable ou écotourisme ». La majorité sont issu des classes supérieures ou militent dans une association. 71% des personnes connaissant le tourisme solidaire, ont au moins une fois soutenu une action humanitaire.

> 30% des interviewés ayant déjà entendu parler du tourisme solidaire, l'associent spontanément au commerce équitable et citent les populations locales comme les principales bénéficiaires de l'activité.

> Un pourcentage très élevé d'interviewés (77%) identifie ici le tourisme solidaire à «la participation à des chantiers et à la pratique du bénévolat». «Voyager pour pas cher» est cité ici par une moyenne de 40% des interviewés, et de façon nettement plus significative par ceux qui ont peu d'idées sur les principes de tourisme solidaire.
> 7% des personnes interrogées sont très intéressées et 60% plutôt intéressées.

L'intérêt pour le tourisme solidaire est lié au nombre de voyages réalisés au cours des deux dernières années. Plus l'on voyage, plus l'on est intéressé au tourisme solidaire.

Les attentes que les touristes ont de ce genre de tourisme :
> Avoir des contacts avec la population locale
> Connaître et respecter la nature et le patrimoine local
> Etre informé de l'utilisation de l'argent du voyage
> Se sentir utile au pays visité

Les freins au tourisme solidaire
Il y a deux types de freins :


> Ceux qui connaissent l'idée et qui sont intéressés, expliquent majoritairement qu'ils n'ont pas tenté l'expérience par un manque d'opportunités (l'occasion ne s'est pas présentée) et manque d'information générale (1/3), peu d'information sur le tourisme solidaire (30%), la difficulté à trouver cette forme de tourisme une fois la destination choisie (17,6%). Trop d'offres sur ce segment ces dernières années ont rendu le message flou.

> Les processus de certification volontaire (codes, labels, récompenses, chartes) permettraient de trier les « bons samaritains » (les entreprises responsables) des « brebis galeuses » (les entreprises prédatrices). Mais ces processus de certification sont coûteux en particulier pour les plus petits projets et limitent aussi dans leurs règles, la pluralité des expériences.