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Guatemala

La Carmelita

Lieu expertisé par l'équipe Mexique de EchoWay, fiche mise à jour en avril 2008 :

Le projet de tourisme solidaire ici est unique : cinq jours de marche à travers la foret tropicale pour accéder a l’un des plus prestigieux sites Mayas encore enfoui dans la jungle.


« C’est sûr qu’il faut un peu de temps, mais la ballade est quand même ce qu’il y a de mieux dans le Peten » estime José Moreno, président du projet touristique de la communauté de la Carmelita, la dernière communauté tout au nord de la Réserve de la Biosphère Maya. La ballade proposée par la coopérative est en effet pas commune : cinq jours de marche, des arrêts de temps en temps dans des sites archéologiques à peine découverts et une forêt immense, qui semble infinie jusqu’au « pompom » final : le site du Mirador encore enfoui dans la jungle....

Le site du Mirador est donc le fameux site Maya, qui serait le plus ancien d’Amérique, construit 1000 ans avant JC quand la majorité des sites dont celui de Tikal, datent de la période classique entre 300 et 900 après JC. Du haut de ses pyramides qui seraient les plus grandes jamais construites dans la civilisation Maya, on peut apercevoir par temps clair celles de Tikal, dans un vert à perte de vue..

A Flores toutes les agences de voyage proposent d’aller au Mirador mais aucune ( sauf Eco maya, voir plus bas) ne passe par les services de la communauté de la Carmelita qui dispose d’un projet touristique depuis les années 90, dont le tracé a été repris par les agences de voyage.

Partir au Mirador sans le groupe de Carmelita est d’abord dommage mais surtout dangereux.

« Nous avons déjà secouru plusieurs fois des touristes car les agences pour réduire au maximum les frais, emportent le minimum de matériel avec un personnel réduit á une ou deux personnes » ajoute José Moreno, qui assure souvent le travail de guide et garde toujours un contact radio avec les campements.




Une communauté menacée
La communauté de Carmelita pour montrer son sérieux en rajoute un peu trop du coup dans le confort, mais il est difficile de les faire changer d’idée car ils basent leur prestation sur la qualité. Ainsi vous aurez les toilettes portables sur les mules et tout un tas de bazar...avec politesse et tact, vous pouvez leur proposer de vous en passer car plus le nombre de mules est important et plus les bêtes ont besoin de feuillages cueillis directement aux cimes des arbres. Et même si cet instant – un jeune homme très agile qui monte en deux minutes en haut de l’arbre – est pittoresque, il n’est guère écologique. Si ce circuit se développe, il est bien possible que l’utilisation excessive des mules pour porter tables, chaises ou toilettes, pose à la fin problème.


Mais usez vraiment de tact pour leur faire comprendre, car la communauté a tellement de problèmes avec entre autre, son projet touristique qu'ils ont du mal à comprendre que les touristes ne veulent pas de confort.

En plus donc des agences de voyages de Flores qui sans vergogne exploitent leur projet (et laissent allégrement leurs déchets dans les campements en pleine forêt), un cher archéologue divise en ce moment leur communauté pour monter son gros projet de tourisme de luxe.
Il a réussi à récupérer à peine une dizaine de personnes mais c’est déjà un début de divergence dans un village connu pour son travail en commun.

Coopérative forestière et projet de tourisme solidaire

Carmelita fait en effet partie des 22 communautés de l’organisation ACOFOP (Asociacion de Comunidades Forestales de Peten) et presque toute la communauté est membre de la coopérative forestière (122 associés dont la moitié de femmes), dont est également issu le projet tourisitique.
Le bois géré par la communauté est certifié FSC, un des labels forestiers les plus exigeant, et un plan de gestion durable est présenté chaque année sous les auspices d’une ONG.

La dégradation de la Réserve de la Biosphère Maya se poursuit pourtant à un rythme inquiétant mais les concessions forestières ne semblent pas vraiement responsables de cet état de fait. Pour plus d’informations, nous vous conseillons de visiter le site de Park watch sur le sujet.

Dans les deux cas – cooperative forestière et projet de tourisme solidaire – il s’agissait d’offrir un revenu supplémentaire à une communauté qui vivait traditionnellement de l’extraction du chicle (caoutchouc) et de la cueillette du xite (une plante dont les rameaux sont utilisés dans les bouquets de fleurs). « Nous ne sommes pas cultivateurs, nous n’avons jamais deforester pour planter du maïs. Nous avons toujours vécu des produits de la forêt et c’est pour ça que la réserve est en meilleure état de conservation dans cette zone » explique le président de la coopérative. L’apprentissage de la gestion d’hectares forestiers comme du projet touristique s’est fait sous les auspices de l’ONG Pro Peten. La commercialisation du bois reste pourtant une activité mineure et la communauté est extrêmement pauvre. L’ONG ecologiste Tropico verde estime qu’en 2003, le travail du bois a apporté environ 100 Quetzal (25 euros) par mois et par famille dans cette communauté.

Le projet touristique fonctionne aussi très peu car la plupart des touristes ne passent que quelques jours dans le Peten et visitent surtout le site de Tikal. Pourtant si vous avez un peu de temps, leur ballade vaut vraiement le detour. Ils ont d’autres formules de un à trois jours oú ils vous emmènent dans d'autres sites archéologiques, moins grandioses que le Mirador. Les guides, minimum trois, quelque soit le nombre de touristes, sont formés a la connaissance des sites archéologiques et de la forêt. Ils ont une gestion rigoureuse des déchets, de la consommation d’eau. Reste les fameuses mules...

Ballade de cinq jours (aller et retour) jusqu’au site du Mirador : sur le chemin, visite des ruines de El Tintal et nuit dans des campements de chicleros. Deux nuits et une journée entière pour explorer l’immense cité du Mirador.
D’autres circuits de un à trois jours sont possibles pour visiter les sites archéologiques de Nakbe, Puerto Arturo, El Naranjito, El Nacimiento, El porvenir.
Emportez de quoi vous protéger des moustiques et de la pluie (surtout en août). Bon équipement recommandé. En moyenne entre 7 et 8 heures de marche, possibilité de se reposer sur les mules.

1746 Quetzals pour une personne
2543 Quetzals pour deux personnes
3340 Quetzals pour trois personnes

Le tarif comprend les repas pour cinq jours et tout le materiel nécessaire.
Les prix sont dégressifs en fonction du nombre. Sur ce tarif, le guide gagne toujours 130 Quetzals.


Un bus quotidien rejoint Carmelita depuis Santa Elena (à côté de Flores), à 13 h (mieux vaut vérifier). Le trajet est peu long et la route en terre.




Il est recommandé d’appeler le comité de tourisme auparavant pour qu’ils aient le temps d’organiser le séjour. Si vous y allez directement, vous devrez patienter dans le village au moins une journée. Vous pouvez en profiter pour faire une petite balade dans les alentours, visiter les sites archéologiques les plus proches, la scierie, les parcelles en reforestation et vous mettre doucement en forme.

« Comité de Turismo comunitario »
Carmelita, San Andrés Petén
Guatemala
Tel. du village : 86 03 66 67